Pourquoi j'ai detesté "The Tree of Life"
2 participants
Page 1 sur 1
Pourquoi j'ai detesté "The Tree of Life"
Janet Vice Mar 21 Juin - 2:33
On m'avait promis du rêve, du grandiose, de l'émotion. Au lieu de ça, je passe 2h de supplice dans une salle obscure à regarder ma montre tous les quarts d'heures…
On est vendredi soir, je m'enfonce dans les tréfonds d'un cinéma de quartier. Je m'apprête à voir le film dont tout le monde parle depuis le festival de Cannes, la prestigieuse Palme d'Or de l'année : The Tree of Life. Je descends un grand escalier en moquette et à ce moment, je ne sais pas encore ce qui m'attends. Heureusement, sinon j'aurai été tentée de faire machine arrière. Illico. Les premières images apparaissent, de toute beauté. Un drame se ficèle, je rentre dedans immédiatement. Dès le départ la performance des acteurs est remarquable, de jolis plans contemplatifs se succèdent, tout est montré, rien n'est dit : du grand Art ! Les cinq premières minutes.
Le film se transforme vite en un miasme de bondieuseries, passant en revue tous les conflits familiaux (du rapport père-fils au rapport mère-fils en passant par les rapports fraternels et amicaux). Le seul rebond scénaristique se trouvant dans ces 5 premières minutes de film, ne vous attendez pas à vous étonner de quoique ce soit dans les prochaines 115 minutes (si ce n'est de la lenteur exaspérante de l'aiguille de votre montre).
Que nous montre Terrence Malick ? A priori, un drame familiale. La narration est décousue, ce qui aurait pu être un excellent point s'il ne s'agissait pas d'un effet de mode, semble-t-il, puisqu'ici cela n'apporte rien. De la naissance, donc, à la mort d'un des personnages. En passant par la création de l'univers (oui oui, on assiste au big-bang à travers des effets à peine mieux foutus que les économiseurs d'écrans iTunes). Tout ceci entrecoupé par des scènes de réflexion du héros dans le futur (en fait aujourd'hui, l'action principale se situant dans les années 50). Il y a aussi l'apparition ponctuelle d'un souffle de fumée coloré mystique qui représente, selon moi, l'essence de la vie, l'âme, bref, tout l'objet du questionnement du personnage principal (à moins qu'il ne s'agisse réellement de la pensée du réalisateur; ce qui à mon sens serait vraiment flippant). L'intervention des fumées mystiques s'accompagne systématiquement de voix-offs, très clichées, style "Qui nous a conçu ? Pourquoi sommes-nous là ? Comment savoir ce qui est bon et juste ?". On est témoin d'une scène incroyable entre deux dinosaures. Si si. Sous l'intensité dramatique de ce passage, j'ai cru revivre un souvenir de vacances au Lac Lomond avec une maman canard et ses petits canetons, mixé à un changement de chaîne intempestif sur National Geographic. Les images de synthèse sont magnifiques, il n'y a pas à dire, mais : pourquoi ??
Pour symboliser le grand mystère de l'univers et de la Création. Le miracle de l'évolution. Le cycle inouï de la vie. La biodiversité fantastique dont nous sommes le paroxysme de l'abnégation. La nature empirique aux éléments qui se déchaînent et dont nul n'a la réponse à la question : qui de l'oeuf ou de la poule est venu en premier ? Blablabla… Le film apporte un axe de réponse hyper original : Dieu. Avec l'image idyllique d'une plage sous un couché de soleil où tous les gentils morts se retrouveraient avec les vivants qui pensent à eux. Le Paradis. Subtile... Non sérieusement, je crois que l'expérience de ce film est ratée. Il y aurait eu des manières tellement plus fortes de traiter le désespoir d'une mère qui perd son enfant, ou la violence que peut éprouver un enfant envers son père. On sent les références à la psychologie freudienne à des kilomètres, se pointant éhontément sur leurs grand sabots. C'est insupportable comme chaque sujet de ce film et son traitement même sont vus, revus et convenus.
La performance des acteurs n'en reste pas moins formidable, la photographie et le montage aussi. Techniquement le film est un vrai chef-d'œuvre, dans lequel il m'a été impossible de rentrer faute de contenu, de matière. La narration est lente, décousue et s'égare bien trop souvent. La cosmologie de Monsieur Malick T. est redondante, désuète et en devient par ce biais exaspérante. J'ai vu un film il y a quelques mois qui s'appelle Enter the Void, de Gaspar Noé. Il traitait grosso-modo du même sujet, avec le même genre de fumées mystiques, l'intervention de voix-offs, une narration décousue et qui devait bien durer plus de 2h. Mais à la différence de Tree of Life, Enter the Void a pris le parti judicieux de ne pas sombrer dans la mièvrerie du carcan religieux et nous propose une vraie méditation sur la Vie, la Mort, de façon résolument plus moderne et surprenante. Le spectateur développe une vraie empathie pour les personnages qui n'ont pourtant pas l'envergure d'un Brad Pitt ou d'un Sean Penn, comme quoi.
En bref, Tree of Life m'a fait l'effet d'un joli paquet dont le contenu a été morcelé, tel la déception d'un enfant qui reçoit un gros cadeau pour Noël et qui, après l'avoir déballé avec frénésie, s'aperçoit que le jouet est tout cassé.
On est vendredi soir, je m'enfonce dans les tréfonds d'un cinéma de quartier. Je m'apprête à voir le film dont tout le monde parle depuis le festival de Cannes, la prestigieuse Palme d'Or de l'année : The Tree of Life. Je descends un grand escalier en moquette et à ce moment, je ne sais pas encore ce qui m'attends. Heureusement, sinon j'aurai été tentée de faire machine arrière. Illico. Les premières images apparaissent, de toute beauté. Un drame se ficèle, je rentre dedans immédiatement. Dès le départ la performance des acteurs est remarquable, de jolis plans contemplatifs se succèdent, tout est montré, rien n'est dit : du grand Art ! Les cinq premières minutes.
Le film se transforme vite en un miasme de bondieuseries, passant en revue tous les conflits familiaux (du rapport père-fils au rapport mère-fils en passant par les rapports fraternels et amicaux). Le seul rebond scénaristique se trouvant dans ces 5 premières minutes de film, ne vous attendez pas à vous étonner de quoique ce soit dans les prochaines 115 minutes (si ce n'est de la lenteur exaspérante de l'aiguille de votre montre).
Que nous montre Terrence Malick ? A priori, un drame familiale. La narration est décousue, ce qui aurait pu être un excellent point s'il ne s'agissait pas d'un effet de mode, semble-t-il, puisqu'ici cela n'apporte rien. De la naissance, donc, à la mort d'un des personnages. En passant par la création de l'univers (oui oui, on assiste au big-bang à travers des effets à peine mieux foutus que les économiseurs d'écrans iTunes). Tout ceci entrecoupé par des scènes de réflexion du héros dans le futur (en fait aujourd'hui, l'action principale se situant dans les années 50). Il y a aussi l'apparition ponctuelle d'un souffle de fumée coloré mystique qui représente, selon moi, l'essence de la vie, l'âme, bref, tout l'objet du questionnement du personnage principal (à moins qu'il ne s'agisse réellement de la pensée du réalisateur; ce qui à mon sens serait vraiment flippant). L'intervention des fumées mystiques s'accompagne systématiquement de voix-offs, très clichées, style "Qui nous a conçu ? Pourquoi sommes-nous là ? Comment savoir ce qui est bon et juste ?". On est témoin d'une scène incroyable entre deux dinosaures. Si si. Sous l'intensité dramatique de ce passage, j'ai cru revivre un souvenir de vacances au Lac Lomond avec une maman canard et ses petits canetons, mixé à un changement de chaîne intempestif sur National Geographic. Les images de synthèse sont magnifiques, il n'y a pas à dire, mais : pourquoi ??
Pour symboliser le grand mystère de l'univers et de la Création. Le miracle de l'évolution. Le cycle inouï de la vie. La biodiversité fantastique dont nous sommes le paroxysme de l'abnégation. La nature empirique aux éléments qui se déchaînent et dont nul n'a la réponse à la question : qui de l'oeuf ou de la poule est venu en premier ? Blablabla… Le film apporte un axe de réponse hyper original : Dieu. Avec l'image idyllique d'une plage sous un couché de soleil où tous les gentils morts se retrouveraient avec les vivants qui pensent à eux. Le Paradis. Subtile... Non sérieusement, je crois que l'expérience de ce film est ratée. Il y aurait eu des manières tellement plus fortes de traiter le désespoir d'une mère qui perd son enfant, ou la violence que peut éprouver un enfant envers son père. On sent les références à la psychologie freudienne à des kilomètres, se pointant éhontément sur leurs grand sabots. C'est insupportable comme chaque sujet de ce film et son traitement même sont vus, revus et convenus.
La performance des acteurs n'en reste pas moins formidable, la photographie et le montage aussi. Techniquement le film est un vrai chef-d'œuvre, dans lequel il m'a été impossible de rentrer faute de contenu, de matière. La narration est lente, décousue et s'égare bien trop souvent. La cosmologie de Monsieur Malick T. est redondante, désuète et en devient par ce biais exaspérante. J'ai vu un film il y a quelques mois qui s'appelle Enter the Void, de Gaspar Noé. Il traitait grosso-modo du même sujet, avec le même genre de fumées mystiques, l'intervention de voix-offs, une narration décousue et qui devait bien durer plus de 2h. Mais à la différence de Tree of Life, Enter the Void a pris le parti judicieux de ne pas sombrer dans la mièvrerie du carcan religieux et nous propose une vraie méditation sur la Vie, la Mort, de façon résolument plus moderne et surprenante. Le spectateur développe une vraie empathie pour les personnages qui n'ont pourtant pas l'envergure d'un Brad Pitt ou d'un Sean Penn, comme quoi.
En bref, Tree of Life m'a fait l'effet d'un joli paquet dont le contenu a été morcelé, tel la déception d'un enfant qui reçoit un gros cadeau pour Noël et qui, après l'avoir déballé avec frénésie, s'aperçoit que le jouet est tout cassé.
Dernière édition par Janet Vice le Mer 22 Juin - 12:44, édité 1 fois (Raison : l'adresse de l'image n'était plus valide)
Janet Vice- Admin
- Messages : 485
Date d'inscription : 03/09/2010
Age : 35
Localisation : Transylvania -
Re: Pourquoi j'ai detesté "The Tree of Life"
Epoque Mer 22 Juin - 8:54
Chaque jour qui suivront cette chronique je me féliciterais de n'être venu voir ce film avec toi. 
Epoque- Admin
- Messages : 486
Date d'inscription : 03/09/2010
Age : 37
Localisation : Paris -
Re: Pourquoi j'ai detesté "The Tree of Life"
Janet Vice Mer 22 Juin - 12:57
Héhé ! Ah bon ? Même pas tenté par la fabuleuse scène des dinosaures ? 
Au fait, tu crois que je poste ça sur le Mind histoire de voir si y'a des réactions de gens qui ont aimé le film ??? (Parce-que j'imagine qu'il y en a !)
Au fait, tu crois que je poste ça sur le Mind histoire de voir si y'a des réactions de gens qui ont aimé le film ??? (Parce-que j'imagine qu'il y en a !)
Janet Vice- Admin
- Messages : 485
Date d'inscription : 03/09/2010
Age : 35
Localisation : Transylvania -
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum|
|
|